Mardi 26 juillet 2016
Sur notre bateau, baie d’Halong  

Petite précision : ce texte est juste inspiré de rencontres et de mon ressenti. C’est un pays avec une histoire immense qui mérite d’être plus longuement étudiée.

Le Cambodge est un pays qui a connu des périodes très mouvementées. Les Cambodgiens le savent mais semblent ne pas réellement connaitre leur histoire. Les peuples minoritaires, par exemple, parlent une langue particulière. Même si certains parlent l’anglais (mais ne l’écrivent pas), ils ne savent pas forcement ni parler, ni écrire le cambodgien, aussi appelé le khmer. Difficile donc de trouver des infos sur le net ou dans de rares bibliothèques. De plus, tout le monde n’a pas eu accès ou n’a pas accès à l’école. Les histoires se transmettent oralement mais sont parfois taboues. On entend souvent qu’une personne avec qui on parle a perdu plusieurs membres de sa famille pendant le régime des Khmers Rouges…

L'utopie des Khmers Rouges

De 1963 à 1949, le Cambodge est un protectorat français. Une domination qui semble-t-il est relativement pacifique et surtout culturelle. Aujourd’hui, les Cambodgiens ne semblent pas avoir de problème avec les Français et certains parlent ou baragouinent notre langue. Ensuite il y a eu la résistance contre les Américains. En 1975, les Khmers rouges libèrent le pays. Une joie pour les habitants qui s’avère rapidement être éphémère… Les dirigeants, aussi appelés Anghar, Organisation, tentent d’instaurer un communisme rural forçant les populations urbaines à l’exil, déstructurant la vie économique, supprimant le système bancaire, obligeant les habitants à porter du noir… Entre 1975 et 1979, sur 7 700 000 habitants près de 2 000 000 vont mourir… Entre malnutrition, mines posées partout et chasse aux intellectuels. Il était par exemple dangereux de porter des lunettes ou de parler une langue étrangère…  

Travailler 7/7j pour 100 à 150 dollars par mois…

Aujourd’hui, le Cambodge est un pays assez pauvre et dur. Hormis les personnes qui travaillent pour le gouvernement ou pour de grosses boites privées, la majorité des habitants travaillent 7 jours sur 7, toute l’année, sans aucun jour de repos, pour un salaire de 100 à 150 dollars par mois ! Ils n’ont bien sûr pas d’assurance, de sécurité sociale, de chômage, d’impôt… Les magasins sont en gros ouverts de 7h à 21h, sans interruption, il est courant de voir des employés manger et dormir entre les rayons sur l’heure de midi… Malgré tout, on ne ressent pas trop cette pauvreté. Les gens sont agréables. Les routes sont belles et relativement propres. Elles sont bordées de magnifiques temples et de maisons sur pilotis placées à hauteur de la route. La religion principale est le bouddhisme. Même si ça ne m’a pas sauté aux yeux, la prostitution existe et le rêve des femmes est de se marier avec un occidental pour se sortir de la ‘misère’. D’ailleurs, il est mal vu de vivre ensemble sans être marié. Pour se faire les hommes doivent faire une dot de quelques milliers de dollars à la famille de la mariée. Comme au Vietnam, les Cambodgiens essayent régulièrement de gratter des sous par ci par là en augmentant par exemple le prix des produits qu’ils vendent.

L'Agent orange ou le massacre de Monsanto

De temps en temps, dans la rue ou à l’abri dans les marchés, on trouve des mendiants qui ne peuvent pas travailler, des gens qui ont souvent été mutilés par l’Agent orange, le désherbant de Monsanto déversé par les Américains sur les champs et les populations lors de la guerre du Vietnam. Il a fait de nombreux dégâts en Asie… Un truc ignoble !! A Phnom Penh, la capitale, on trouve de jeunes enfants qui vendent des bracelets, après l’école, pour aider leur famille ? En tout cas j’ai été bluffée par un de ses petits. A 8 ans, c’était un parfait commercial : il parlait vraiment très bien l’anglais et, pour vendre ses bracelets, il a même réussi à me draguer subtilement et à sortir des phrases de politesse en français ! Concernant la nourriture, c’est pas mal de légumes fris avec des petits morceaux de viandes et du riz. On peut dire que le Cambodge m’a marqué par sa simplicité et sa douceur.